Changements EcoVadis 2025 : les 10 points clés à retenir 

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EcoVadis, acteur de référence dans l’évaluation des performances RSE, est en constante évolution pour répondre aux attentes du marché et aux nouvelles exigences réglementaires.

Lors d’un webinaire organisé le 23 janvier 2025 par notre cabinet Entreprises engagées, nous avons eu l’honneur d’accueillir Bettina Grabmayr, Directrice Méthodologie et Recherche chez EcoVadis. Ce webinaire a permis de présenter les changements méthodologiques prévus pour le premier trimestre 2025 et de donner un aperçu des projets en cours, notamment en lien avec l’apparition des exigences de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). 

La CSRD, en introduisant une approche renforcée de double matérialité et des standards stricts de reporting (ESRS), vise à uniformiser et améliorer la transparence des informations non financières des entreprises. Ces nouvelles exigences imposent une grande charge de travail supplémentaire aux entreprises concernées, ce qui suscite de nombreuses interrogations quant à leur prise en compte par EcoVadis. Ce document reprend les 10 points clés abordés lors de cet événement, afin de vous offrir un résumé des évolutions à venir.

Vous pouvez également consulter le replay complet du webinaire

1. Les nouveaux scores ne sont plus arrondis pour les évaluations reçues en 2025 

Dès le 1er janvier 2025, les changements du système de notation EcoVadis se sont appliqués.

Jusqu’à présent, ces scores thématiques étaient arrondis à la dizaine supérieure ou inférieure. Ce choix avait été fait par souci de simplification. Avec une plus grande maturité des clients et pour donner suite à une demande de davantage de granularité, toutes les scorecards publiées en 2025 auront un score précis. Les scores au niveau des thèmes ne seront plus arrondis (par exemple, 50/100), mais exprimés de manière détaillée (par exemple, 53/100), et ce, pour chaque thème.

Cette application ne sera pas rétroactive et ne changera pas les anciennes fiches de notation, mais permettra aux entreprises d’avoir davantage de détails sur leurs progrès.

2. Niveau de confiance sur les indicateurs partagés 

Dans la partie “résultats” de l’évaluation, la plateforme sera plus regardante en matière d’indicateurs quantitatifs, d’autant plus du fait que la demande de fiabilité est grandissante de la part des acheteurs.

Dès cette année, EcoVadis communiquera plus d’informations sur la fiabilité de la donnée quantitative partagée. L’attention sera portée, entre autres, sur la vérification de l’indicateur par un tiers, sur le partage de la méthode de calcul, sur la clarté du périmètre. Autant d’éléments qui permettront de dire si une donnée est robuste ou non.

Cela apparaîtra sur la fiche d’évaluation, avec une mention pour chacun des indicateurs quantitatifs.

3. Changements sur les critères d’éligibilité des docs 

EcoVadis accorde beaucoup d’importance aux documents justificatifs demandés pour chaque élément avancé. Ces preuves issues du système de management de l’entreprise sont clés pour vérifier les déclarations.

À la suite de nombreux retours sur le caractère exigeant, voire strict des critères d’éligibilité des documents, EcoVadis sera plus flexible, notamment pour la date, le nom et le logo de l’entreprise, pour certains documents de reporting interne ou des justificatifs de formation. Cette plus grande ouverture sur les conditions d’acceptation – tout comme chaque changement de méthodologie EcoVadis – sera publiée sur la plateforme.

4. Changements au niveau du questionnaire sur certaines questions, notamment pour s’aligner sur la CS3D 

La CS3D demande aux entreprises d’effectuer leur diligence raisonnable, notamment sur les sujets liés aux droits humains et à l’environnement, dans leurs activités et leur chaîne d’approvisionnement. Cela concerne plutôt les grandes entreprises.

Quelques changements dans le questionnaire EcoVadis s’appliqueront à certaines entreprises exerçant des activités dans des pays à risque. Ces changements minimes porteront sur certains aspects du droit humain.

Sur la CSRD plus spécifiquement, aucun changement n’est à noter dans le questionnaire EcoVadis. Toutefois, une modification est à retenir pour la partie « EcoVadis IQ Plus et Vitals » (autre offre proposée par EcoVadis), qui concerne la cartographie des risques. Avec le développement d’un questionnaire CSRD additionnel*, les acheteurs pourront collecter des données supplémentaires dans leur chaîne d’approvisionnement afin de nourrir leur analyse de matérialité, identifier les enjeux matériels dans leur supply chain et compléter les données fournies par le rating.

5. Interopérabilité de la CSRD avec EcoVadis  

Il existe des points communs entre EcoVadis et la CSRD en termes d’exigences.

La majorité du questionnaire EcoVadis couvre les mêmes enjeux que les ESRS demandés par la CSRD, et seulement 13 % ne correspondent pas à des données CSRD. La CSRD traite en effet des sujets non couverts par EcoVadis, comme le périmètre de reporting, la gouvernance, l’interaction avec les parties prenantes. Pour plus de détails, vous pouvez consulter notre Livre blanc – CSRD et EcoVadis : Comment allier les deux ?  

6. Prise en compte de la matrice de matérialité des entreprises dans le questionnaire 

La CSRD repose sur une approche de double matérialité, qui combine deux perspectives essentielles : 

  • La matérialité financière : l’impact de l’environnement et des enjeux sociétaux sur la performance financière de l’entreprise. 
  • La matérialité d’impact : les conséquences des activités de l’entreprise sur son environnement et la société, indépendamment de leur incidence financière directe (par exemple, la disparition d’une espèce végétale qui n’impacterait pas les activités de l’entreprise). 

Dans le cadre d’EcoVadis, seule la matérialité d’impact est considérée. Pour déterminer les enjeux matériels d’une entreprise, qui s’activent au moment de la création du questionnaire personnalisé, EcoVadis a développé son analyse sectorielle enrichie par 17 ans d’expérience dans l’évaluation des entreprises. Cette analyse des enjeux sectoriels est ajustée selon la taille et la localisation de l’entreprise.  

Cependant, il arrive que des entreprises ne soient pas concernées par certains enjeux activés automatiquement par cette analyse sectorielle. Notamment pour les enjeux environnementaux spécifiques comme la gestion de l’eau ou la fin de vie des produits, qui seront pertinents à traiter ou non selon les processus utilisés par l’entreprise et les détails de son activité.  

Pour mieux refléter ces spécificités et prendre en compte les enjeux matériels définis par l’analyse de double matérialité réalisée par l’entreprise pour la CSRD, EcoVadis va modifier son approche. Pour certains enjeux, des questions additionnelles permettront à l’entreprise de déclarer si ces sujets sont matériels pour son activité ou non. Ces changements devraient être effectifs cette année. Ils ne concerneront cependant pas tous les sujets matériels, car EcoVadis estime que son analyse sectorielle des enjeux reste valable pour des sujets qui sont parfois sous-estimés par les entreprises, comme les droits humains des parties prenantes externes. 

7. L’adaptation d’EcoVadis aux exigences de la CSRD 

La CSRD représentant un grand changement dans le reporting ESG des entreprises, il est normal de se demander si le questionnaire EcoVadis a vocation à s’adapter pour mieux reprendre les exigences de la directive européenne.

Bettina Grabmayr a rappelé durant le webinaire qu’EcoVadis n’a pas pour objectif de devenir une « évaluation CSRD ». Sa méthodologie, en constante évolution depuis 17 ans, reste distincte dans son approche. Elle cherche à évaluer le système de management RSE de l’entreprise, en étudiant les politiques, actions et résultats en place pour chaque entreprise évaluée. Le questionnaire développé par EcoVadis permet de réutiliser des informations provenant du rapport CSRD, mais il n’a pas vocation à être adapté ​pour couvrir ​davantage ​de points donnés demandés par​​ cette réglementation. 

Ainsi, les entreprises ne verront pas le questionnaire EcoVadis changer significativement, ni en niveau d’exigence ni en contenu.

Cependant, il sera possible de valoriser l’alignement du reporting ESG d’une entreprise à la CSRD grâce à l’introduction d’une nouvelle option de réponse concernant les standards de reporting. Une question existe déjà concernant l’alignement du reporting avec des référentiels internationaux comme le GRI ou l’ISSB. Cela va évoluer pour intégrer les ESRS dans les choix de réponse, et permettre ainsi d’améliorer le score de reporting des entreprises.

8. Valoriser un début de mise en conformité CSRD dans la réponse à l’évaluation EcoVadis 

Une entreprise qui est en cours de mise en conformité avec la CSRD peut-elle le valoriser dans sa réponse à l’évaluation EcoVadis ?

Bettina Grabmayr nous a rappelé qu’EcoVadis se concentre uniquement sur les actions déjà mises en œuvre par une entreprise. Les initiatives en cours ne peuvent être valorisées tant qu’elles ne sont pas achevées. En revanche, les entreprises ayant déjà mis en place des actions dans le cadre de leur mise en conformité peuvent inclure ces nouveaux éléments dans leur évaluation.

Cela implique également que les petites entreprises non concernées par la CSRD ne seront pas pénalisées par EcoVadis. Les exigences du questionnaire restent adaptées à leur taille et à leur capacité à fournir des informations sur leur performance RSE.

9. L’intérêt de continuer à se faire évaluer par EcoVadis malgré l’arrivée de la CSRD 

L’émergence de la CSRD engendre une remise en question du rôle des agences de notation, puisque les entreprises sont obligées de reporter sur les ESRS et de faire vérifier cela par un tiers. Cette obligation réglementaire oblige les entreprises à fournir des informations extra-financières complètes et fiables dans un rapport de durabilité. Mais ce document ne répondra pas aux besoins des clients et des partenaires qui ont besoin d’une synthèse claire et comparable de la performance RSE d’une entreprise. EcoVadis conserve ainsi une pertinence stratégique et une utilité propre.

L’évaluation EcoVadis permet en effet le partage d’une note et d’une fiche d’évaluation sur la performance RSE des entreprises, facilitant la communication et la comparaison. De plus, cela s’accompagne d’un plan d’action clair et des recommandations personnalisées pour pousser l’entreprise évaluée à améliorer son système de management RSE.

Cela n’empêche pas qu’un enjeu important soit d’optimiser le remplissage du questionnaire en évitant aux entreprises devant déjà produire un rapport de durabilité de dupliquer leur effort. C’est pourquoi EcoVadis réfléchit actuellement à une nouvelle fonctionnalité qui permettra d’intégrer rapidement les données issues des rapports CSRD dans son système.

10. Les évolutions à venir d’EcoVadis : s’adapter aux nouvelles exigences RSE 

EcoVadis continue donc d’évoluer pour s’adapter aux attentes du marché et aux exigences réglementaires. C’est tout le travail de l’équipe Méthodologie & Recherche d’EcoVadis que de revoir la méthodologie régulièrement pour amélioration et prise en compte des attentes évolutives. L’entreprise implémente ces changements de manière agile, chaque trimestre.

Toutes les évolutions apportées par EcoVadis sont publiées sur sa plateforme et dans une newsletter trimestrielle.

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Notre cabinet, Entreprises engagées, vous accompagne dans la mise en conformité avec la réglementation CSRD et l’optimisation de votre score EcoVadis. Nous vous tiendrons informés des évolutions à venir et vous fournirons des conseils pratiques via des articles et des webinaires dédiés. Suivez-nous pour rester à jour, renforcer votre stratégie RSE et répondre efficacement aux exigences réglementaires en constante évolution. 

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