(Partie 2/2)
Dans l’article de la semaine dernière, nous explorions les différents leviers qui nous permettraient de transformer le tissu économique pour le rendre compatible avec un développement durable. Nous évoquions le rôle capital que pourraient avoir les organisation internationales et l’Etat, les individus en tant que consommateurs, et, bien sûr, les entreprises. Dans cet article, nous détaillerons ce dernier levier plus en détails, en abordant notamment les différents outils à leur portée pour concilier leurs intérêts économiques et financiers avec les intérêts sociaux et environnementaux de la société.
1- Le mécénat
Le premier levier que peuvent actionner les entreprises, c’est le mécénat. Elles peuvent choisir de soutenir des associations prometteuses qui mènent des projets à impact positif. En France, le mécénat des entreprises représente 3,5 milliards d’euros (d’après France générosités) ; une somme non négligeable qui a sans nul doute contribué à l’émergence de nombreux projets philanthropiques.
L’exemple de 1% For The Planet
Développer la générosité des entreprises pour sauver la planète : c’est là le parti pris du mouvement mondial 1% For The Planet. Le collectif qui rassemble à ce jour plus de 6000 entreprises a reversé plus de 360 millions de dollars à des associations environnementales depuis sa création en 2002. Le concept est simple : l’ensemble des membres s’engage à verser 1% de son chiffre d’affaires à des associations pour la protection de l’environnement. En échange, l’entreprise y gagne bonne presse en associant son nom à un collectif vertueux. Tout le monde est gagnant. Pas surprenant, donc, que le mouvement ne cesse de prendre de l’ampleur.
Chez Entreprises engagées, nous avons décidé de rejoindre le mouvement en 2022 et avons donné 1% de notre chiffre d’affaires à 3 associations environnementales (Fermes d’Avenir, No Plastic in My Sea et The Sea Cleaners) et, en supplément, 1% à des associations sociales (Emmaüs, Des Enfants et Des Arbres et E2C France).
Le mécénat est un levier qui peut apporter de réels changements dans le monde, mais il a davantage un rôle de soutien ; il ne suffit pas à transformer le tissu économique dans sa profondeur. En revanche, les deux leviers suivants répondent davantage à cette problématique.
2- Les business-model à impact
Le second levier, c’est celui des entreprises au business-model à impact. C’est-à-dire des entreprises qui ont un modèle économique aligné à un impact sociétal positif (le terme sociétal se traduisant par les critères ESG, à savoir l’impact sur l’Environnement, le Social et la Gouvernance). En d’autres termes, plus ils génèrent du revenu, plus ils améliorent leur impact sociétal. Les entreprises fournissant des solutions à des problèmes spécifiques comme la réduction des déchets ou le réchauffement climatique sont par exemple des entreprises au business-model à impact. Un exemple est peut-être plus parlant : l’entreprise Doctolib, qui propose de mettre en relation des patients avec des médecins, fonctionne sur un business-model à impact, puisque plus il y a de personnes soignées via leur service, plus leurs revenus augmente. Ce type d’entreprises est de plus en plus fréquent : de plus en plus de consommateurs veulent contrôler leur impact sur le monde et laisser une empreinte positive sur la société.
Time For The Planet
Personne ne parlera mieux de business-model à impact que les membres du collectif « Time For The Planet ». Peut-être en avez-vous entendu parler : ils sont l’étoile montante du panorama RSE français et ont récemment dépassé les 100 000 actionnaires. Cette holding a pour objectif de rassembler 100 milliards d’euros pour créer 100 entreprises mondiales destinées à lutter contre le réchauffement climatique. Leur objectif est de rassembler le plus d’investisseurs possible et de réinvestir l’intégralité des montants dans des projets ambitieux et prometteurs dont l’activité est directement liée à la lutte contre le dérèglement climatique. C’est donc, en quelques sortes, un incubateur d’entreprises à impact. La particularité supplémentaire, c’est que toutes les entreprises financées doivent proposer leurs technologies en open-source, c’est-à-dire sans aucune protection intellectuelle sur les inventions pour que d’autres entreprises puissent répliquer les meilleures idées. L’objectif, c’est que les innovations circulent librement et perdurent, même en cas de faillite de l’entreprise à l’origine desdites innovations.
Chez Entreprises engagées, on adore le concept et on suit leur progression de très près. Leur pari peut sembler fou, mais peut-être que nous manquons justement de folie. Et puis toutes les initiatives sont bonnes à prendre !
3- La RSE : le levier de transformation des pratiques des entreprises
Le troisième levier concerne plutôt les autres entreprises, celles qui n’ont pas de business-model à impact. Ici, leur activité génère des revenus mais sans impact positif, voire avec un impact négatif sur la société et l’environnement. Dans ce cas, il s’agit plutôt de transformer les pratiques de l’entreprise pour les rendre compatibles avec un développement durable. C’est là le rôle de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
Pour mettre en place une stratégie RSE efficace, il faut commencer par établir un reporting extra-financier avant de se fixer des objectifs. Parce qu’avant de chercher à réduire un impact, il faut d’abord le mesurer. On identifie donc différents indicateurs qui permettent d’évaluer son impact (environnemental, social et de gouvernance), puis on dresse un plan d’action pour réduire cet impact. Un exemple simple c’est le bilan carbone : on commence par calculer ses émissions directes et indirectes (scopes 1, 2 et 3) et ensuite on dresse un plan de réduction.
Les instruments de support de la RSE
La norme ISO 26000, le référentiel universel de la RSE
La RSE, ça a l’air bien vu de loin, mais c’’est souvent une notion trop abstraite pour beaucoup d’entreprises. Heureusement, il existe des référentiels RSE comme la norme ISO 26000, considérée comme la référence universelle sur les bonnes pratiques RSE. C’est un très bon moyen de se familiariser avec toutes les thématiques de la RSE (l’environnement, l’éthique, la gouvernance, le social, etc.).
Les outils d’évaluation RSE : EcoVadis, B Corp, Engagé RSE…
Pour aller plus loin et savoir où en est concrètement son entreprise en termes de RSE, il existe des outils d’évaluation. Le questionnaire B Corp est disponible en ligne gratuitement et permet de mesurer la maturité des entreprises sur ces sujets. En répondant gratuitement à environ 200 questions, les entreprises obtiennent une vision de leur niveau sur chaque sujet et un score provisoire. L’étape suivante consiste à se fixer des objectifs d’amélioration et mettre un place un plan d’action pour atteindre les 80 points (indispensables pour être certifié). Enfin, lorsque l’entreprise est prête et son questionnaire est mis à jour, elle passe un audit durant lequel toutes les réponses sont évaluées avec des documents de preuve à l’appui. D’autres certifications existent, comme l’évaluation EcoVadis, souvent plébiscitée par les entreprises en B to B, ou le nouveau label de l’AFNOR, Engagé RSE. Ces différentes certifications RSE permettent de valoriser les engagements et les efforts fournis par les entreprises qui décident de contribuer volontairement à la transformation durable de la sphère économique.
Les cabinets de conseil
Mais même avec ces outils disponibles, comprendre comment chaque organisme d’évaluation procède, assimiler toutes les notions abordées ou encore formaliser correctement chaque document de preuve, c’est encore une autre paire de manches. C’est le rôle des cabinets de conseil comme Entreprises engagées de faciliter ces aspects pour les entreprises qui souhaitent s’engager dans une démarche RSE. Notre job, c’est de vous aider à mener vos projets RSE vers la réussite en embarquant vos équipes et en affirmant votre ADN d’entreprise pour engager l’ensemble de vos collaborateurs.
En ce qui concerne Entreprises engagées, nous sommes spécialisés dans l’accompagnement des PME et ETI et nous nous positionnons sur la stratégie RSE générale, la certification B Corp, l’évaluation EcoVadis, le label Engagé RSE et la qualité de Société à Mission. Pour prendre rendez-vous ou pour avoir plus d’informations, contactez-nous !
Dans notre dernier article, nous avions commencé un schéma récapitulatif des leviers de transformation de l’économie. Comme promis, le voilà complété :
Par B.BESEGHER