Pourquoi est-il nécessaire de calculer son empreinte carbone ?

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Face à l’urgence climatique et à la pression croissante des parties prenantes (clients, investisseurs etc.), la question n’est plus de savoir si les entreprises doivent mesurer leur empreinte carbone, mais comment et pourquoi le faire. 
Le calcul de l’empreinte carbone constitue aujourd’hui un levier stratégique incontournable pour piloter sa transition environnementale, anticiper les obligations réglementaires et renforcer sa compétitivité. 

Qu’est ce que l’empreinte carbone ?

Le calcul d’empreinte carbone consiste à quantifier l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées directement ou indirectement par une organisation, un produit ou un service. 
L’objectif est de mesurer l’impact climatique global de ses activités afin d’identifier les leviers de réduction les plus pertinents. 

Les principales méthodes existantes

Deux référentiels dominent aujourd’hui la pratique du calcul carbone : 

  1. Le Bilan Carbone® (ADEME
    Méthode française reconnue, elle prend en compte les émissions directes et indirectes liées aux activités d’une entreprise. Elle s’appuie sur une base de données nationale et permet une approche complète et adaptée aux spécificités locales. 
  2. Le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol) Standard international largement utilisé, il structure la comptabilité carbone en trois périmètres d’émissions appelés scopes (ou champs d’application). Il favorise l’harmonisation et la comparaison des résultats entre entreprises à l’échelle mondiale. 

Astuce : Référez-vous toujours au score global, en prenant en compte les différences d’impact sur le score pour chaque pilier  

Comprendre les scopes 1, 2 et 3: les trois périmètre d’émissions

Le calcul de l’empreinte carbone compte trois niveaux d’émissions pour faciliter l’analyse : 

  • Scope 1 : les émissions directes 
    Ce sont les émissions produites directement par l’entreprise issues de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon…),par exemple la combustion de carburant dans les véhicules propres de l’entreprise ou les chaudières sur site. 
  • Scope 2 : les émissions indirectes liées à l’énergie 
    Elles concernent les émissions liées à la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur achetée et consommée par l’organisation. 
  • Scope 3 : les autres émissions indirectes 
    C’est le périmètre le plus vaste. Il comprend les émissions liées aux activités en amont et en aval de la chaine de valeur: achats de biens et services, transport amont et aval, déchets, déplacements professionnels, usage des produits vendus, fin de vie… 
    Il peut représenter jusqu’à 80 à 90 % des émissions totales d’une entreprise. 

Une analyse complète des trois scopes permet d’obtenir une vision globale de la chaîne de valeur et d’identifier les leviers d’action les plus efficaces.  

Pourquoi réaliser le calcul de son empreinte carbone ?

  1. Piloter sa stratégie climat
    Le calcul d’empreinte carbone est avant tout un outil de pilotage. Il fournit une photographie précise de la situation actuelle et permet de fixer des objectifs de réduction alignés avec les trajectoires internationales (notamment les Accords de Paris). 
  2. Répondre aux exigences réglementaires
    En France, les entreprises de plus de 500 salariés (ou 250 dans le public) ainsi que les collectivités de plus de 50 000 habitants ont l’obligation de réaliser un Bilan GES réglementaire couvrant les Scopes 1, 2 et 3. 
    Au niveau européen, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose dès 2025 un reporting extra-financier détaillé, incluan”t les émissions des scopes 1, 2 et 3, sur les entreprises de son champ d’application selon un planning échelonné.  
  3. Renforcer sa compétitivité
    Les donneurs d’ordres, les investisseurs et les consommateurs intègrent de plus en plus la performance carbone dans leurs critères de choix. 
    Une entreprise capable de prouver la maîtrise de son empreinte carbone améliore son image de marque, son accès aux marchés publics et son attractivité auprès des talents.
  4. Identifier des opportunités d’économies
    Le calcul carbone met souvent en lumière des sources de gaspillage énergétique ou logistique. 
    Réduire les émissions, c’est aussi réduire les coûts : optimisation des consommations, meilleure gestion des achats, rationalisation des déplacements, économie circulaire…
  5. Mobiliser les collaborateurs et les partenaires
    Un bilan carbone partagé et compris devient un formidable outil de mobilisation interne. 
    Il permet d’impliquer les équipes, de donner du sens à la stratégie RSE et de fédérer autour d’un objectif commun : contribuer à la transition écologique.

Quels sont les risques à ne pas mesurer son empreinte carbone ?

Ignorer son empreinte carbone, c’est courir plusieurs risques majeurs : 

  • Risque réglementaire : sanctions, perte de conformité ou impossibilité de répondre à certaines obligations. 
  • Risque financier : hausse des coûts liés au carbone, perte d’accès à certains financements ou marchés. 
  • Risque réputationnel : perception de greenwashing, perte de confiance des clients et partenaires. 
  • Risque stratégique : impossibilité d’anticiper les évolutions du marché et les attentes croissantes des parties prenantes. 

En résumé, ne pas mesurer, c’est ne pas maîtriser. 
Dans un monde où la transparence et la responsabilité deviennent la norme, le calcul d’empreinte carbone n’est plus une option : c’est une condition de durabilité et de performance. 

Article rédigé par Céline Amiet
Consultante RSE

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